Pierre Jéliotte

De son vrai nom, Pierre Grichon, naît le 13 août 1713 à Lasseube dans une maison au fond des bois, de parents peu fortunés, Joseph de Grichon dit « de Jéliote », fabricant de bas et Magdeleine de Mauco issue d’une famille noble d’Oloron qui pratique le négoce de laines.

Après quatre ans d’études au collège de Bétharram sous la protection de son oncle Pierre de Mauco, il est remarqué par sa très belle voix et le chef de chœur de la Chapelle, Jean-Pierre Pourquier, l’envoie à Toulouse chez un ami de son père natif d’Estos, Monsieur Marquez, où il intègre la Maîtrise de la Cathédrale St Etienne. Il travaille l’orgue, le clavecin, la guitare mais surtout sa voix…

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Jéliote à la guitare, Mozart au piano lors de la réception du Prince de Conti dans le salon des quatre glaces au palais du Temple à Paris.
 

Grâce à son maître prévoyant, il refuse les places d’organiste et se consacre au chant…

Sa très belle voix de haute-contre le fit appeler à Paris par le prince de Carignan, inspecteur général de l’Opéra.

Le 1er octobre 1733, il est applaudi pour sa prestation dans le rôle de l’Amour dans le prologue

d’« Hyppolyte et Aricie », livret composé par le professeur de clavecin, Maître de Chapelle, Jean-Baptiste Rameau.

En 1735, il joue dans les « Indes galantes » du même compositeur, œuvre dans laquelle il est particulièrement remarqué. Sa réputation s’établit alors et il devint « Roi de l’Opéra. »

Lors du mariage du Dauphin, le futur roi louis XVI, avec Marie-Antoinette d’Autriche, il compose une comédie-ballet, « Zélisca ou l’art de la nature ». Les critiques sont élogieuses…

Il introduit la langue béarnaise à la Cour de Versailles où l’on écoute le béarnais des romances de Cyprien Despourrins et certaines dames de la cour ne rêvent que de bergers pyrénéens si amoureux et si tendres.

Il participe aux concerts particuliers de la Reine, donne des leçons de chant et de musique à Mme de Pompadour.

Voltaire admire « les accents dont l’aisé Jéliote a su charmer nos sens » ainsi que Rousseau qui fait un véritable éloge de ses talents.

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« Pierre Jéliotte dans le rôle de la nymphe Platée dans Platée ou Junon jalouse, opéra-bouffe de Rameau (vers 1745), 
 
Parismusée du Louvre. »
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Retour en Béarn

Jéliote ne pouvant plus supporter les intrigues de la Cour, après avoir joué une dernière fois Erosine chez le prince de Conti, prend la résolution de rejoindre son Béarn natal.

Une pension de retraite lui est accordée en considération de ses services en qualité de « Vétéran de la Musique du Roi. »

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Acte de décès de Jéliote

« Pierre Jéliotte dans le rôle de la nymphe Platée dans Platée ou Junon jalouse, opéra-bouffe de Rameau (vers 1745), Parismusée du Louvre. »

Après avoir résidé jusqu’en 1768 dans sa maison d’Oloron située dans une rue qui porte toujours son nom, il s’installe à Estos chez sa nièce Thérèse de Fondeire mariée à Jean Pierre de Mauco. Il fait d’elle sa légataire universelle et décède le 11 septembre 1797.

Il est enterré dans l’église d’Estos.